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Plus vous avez de données, mieux c’est

Comment envisager des systèmes complexes ?

En 1972, Philip Warren Anderson, physicien américain et lauréat du prix Nobel, a publié dans « Science » un article que j’aime lire régulièrement, car il constitue à mes yeux un jalon important de la science moderne.

Le titre de son article est : “More is Different – Broken symmetry and the nature of the hierarchical structure of science« .
L’article contient quelques mots et concepts scientifiques effrayants, mais Anderson les simplifie pour être compris de tous. Si vous arrivez à vous souvenir de quelques termes ou citations, vous serez une star lors de votre prochain dîner !

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​​Dans son article, Anderson décompose l’hypothèse réductionniste. Cette hypothèse suppose qu’un système complexe peut être compris par la compréhension de ses plus petites parties.
Sur la base de cette hypothèse, Anderson explique que nous pouvons construire une hiérarchie linéaire des sciences où « les entités élémentaires de la science X obéissent aux lois de la science Y ».
Par exemple, les entités de base des sciences sociales (les humains) peuvent être comprises à travers les lois de la psychologie, qui peuvent être comprises à travers les lois de la physiologie, et ainsi de suite, jusqu’à ce que nous arrivions à la chimie, puis à la physique des particules.
Ainsi, en maîtrisant les lois à un niveau granulaire (particules), nous serions en mesure d’extrapoler des règles de comportement à de plus vastes échelle.

Malheureusement, les choses ne fonctionnent pas aussi simplement de cette façon dans le monde réel.
Dans « More is Different », Anderson donne un exemple au niveau moléculaire : Une symétrie brisée particulière apparaît dans les molécules à grande échelle, apparemment contre une loi définie à plus petite échelle. Cette symétrie brisée est un nouvel effet qui apparaît lorsque l’échelle change.

Pour citer Anderson :
« nous pouvons voir comment le tout devient non seulement plus que la somme des parties, mais aussi très différent de celle-ci ».

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En trois mots : « Plus, c’est différent ».

Données dans l’entreprise : un changement d’échelle

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Aujourd’hui, après avoir vu la masse de données disponible croître de façon spectaculaire en termes de volume, de vélocité et de variété (Cf. notre article pour connaitre la typologie des données), nous commençons à avoir la capacité de mettre en place les outils nécessaires pour utiliser, traiter et gérer ces données.

Comme les données atteignent de nouvelles étapes en termes d’échelle et de complexité (elles deviennent « plus »), pour reprendre les mots d’Anderson, nous devons nous attendre, dans la gestion et la science des données, « à rencontrer des questions fascinantes, et je crois, très fondamentales à chaque étape de l’assemblage de pièces moins compliquées dans un système plus compliqué et à comprendre les types de comportement fondamentalement nouveaux qui peuvent en résulter ». (quelque chose de « différent »)

Des données (très) nombreuses, mais (beaucoup) plus complexes

Les données devenant de plus en plus précieuses et omniprésentes, l’exploration de nouvelles opportunités en matière d’usages des données impose que leur gestion ne reste plus la seule prérogative d’une minorité d’experts en informatique.

Une meilleure approche devrait impliquer une diversité de personnes, de compétences, de mentalités et d’antécédents provenant de l’extérieur de la « vallée des données et des sciences de l’information ».

50 ans plus tard, les mots d’Anderson sonnent à nouveau très juste :

« Il n’est donc pas vrai […] que nous devrions chacun « cultiver notre propre vallée, et ne pas tenter de construire des routes sur les chaînes de montagnes […] entre les sciences ». Nous devrions plutôt reconnaître que de telles routes, même si elles constituent souvent le raccourci le plus rapide vers une autre partie de notre propre science, ne sont pas visibles du point de vue d’une seule science. »

Philipp W. Anderson

Aujourd’hui, comme en 1972, l’intuition d’Anderson est toujours vraie : « Plus, c’est différent ».

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